Le virement valait bien un petit détour par Pau entre deux avions : Jean-Marc Braun est venu hier voir Me Pierre Santi, son avocat palois, pour toucher 375 000 €. Neuf ans de bataille juridique ont été nécessaires pour obtenir de tels dommages et intérêts pour licenciement abusif.
Après avoir longtemps rechigné, le groupe Halliburton, son ancien employeur, a été contraint de payer cette somme rondelette, la cour d'appel de Toulouse, à nouveau saisie, l'ayant condamné en janvier à 3000 € d'astreinte par jour de retard.
« Nous avons gagné une bataille mais la guerre continue », s'est félicité hier Jean-Marc Braun, qui oeuvre toujours dans l'industrie pétrolière, avec un pied en Thaïlande (où il habite) et un autre au sultanat d'Oman (où il travaille).
Il se rappelle son arrivée en Béarn, en 2000 : « Je travaillais pour Halliburton à Buenos-Aires, en Argentine, quand ils m'ont envoyé reconstruire la filiale implantée à Lons, qui employait une cinquantaine de personnes. Six mois après, le groupe me demandait de fermer le site. J'ai refusé. C'est pour cela que j'ai été placardisé, puis licencié. Halliburton a fait appel à un spécialiste des liquidations chypriote pour tuer cette filiale qui était parfaitement viable ».
C'est ainsi que l'aventure Halliburton s'est terminée en Béarn.
Un autre pactole en vue ?
Jean-Marc Braun et Halliburton vont se livrer une nouvelle bataille devant la cour d'appel de Toulouse en septembre : « Mon client a travaillé pendant 27 ans pour Halliburton. Or le groupe n'a pas versé ses cotisations retraite pendant 14 ans, alors que celles-ci étaient bien retirées sur son salaire ! », explique Me Santi. « Halliburton a pratiqué ainsi avec de nombreux salariés ».
Jean-Marc Braun va donc réclamer entre 500 000 et un million d'euros de dommages et intérêts pour absence de cotisations retraite.
Article La République des Pyrénées par Bruno ROBALY • 7 mai 2010